Venu à Paris pour faire des études de philosophie à la
Sorbonne, il fut proche du groupe surréaliste à ses débuts
(1924 à 1930).
Lors de la rupture avec ce mouvement,
et surtout avec André Breton dont il épousa la
belle-soeur, il se lança dans une étude
des « fous littéraires », travaillant à une
Encyclopédie des sciences inexactes (qui lui
sera refusée par les éditeurs, mais
dont les reliquats serviront au roman Les Enfants
du Limon publié en 1938).
Lors d'un voyage en Grèce en 1932, il se mit à réfléchir à l'écart
entre les langues parlées et les langues écrites, écart
flagrant pour le grec moderne, mais très creusé aussi
pour le français. Il précisera ces réflexions
dans des articles sur le « néo-français »,
et les utilisera ici et là dans ses romans,
comme le très fameux « doukipudonktan » ouvrant
Zazie. Il y composa également son premier roman,
Le Chiendent, qui fut publié en 1933. (Pour
l'occasion fut créé le Prix des Deux-Magots).
D'autres livres suivront, romans et recueils de poèmes,
sans succès public dans un premier temps.
Il vécut de journalisme et de petits boulots
puis, à partir de 1938, d'activités
au sein des éditions Gallimard (lecteur et
traducteur d'anglais, membre du Comité de lecture,
directeur de l'Encyclopédie de la Pléiade…).
Il entama également une psychanalyse personnelle.
En 1947 furent publiés ses fameux Exercices
de style. Ce fut également le début
des premières publications sous le pseudonyme
de Sally Mara (On est toujours trop bon avec les femmes), à la
suite du Vernon Sullivan de son ami Boris Vian, et
qui lui vaut aussi des démêlés
avec la censure.
À la Libération aussi, il fréquente
un peu les milieux de Saint-Germain-des-Prés.
Son poème Si tu t'imagines, mis en musique
par Joseph Kosma à l'initiative de Jean-Paul
Sartre, est un grand succès de Juliette Gréco.
D'autres furent chantés par les Frères
Jacques. Il écrit des paroles pour des comédies
musicales, les dialogues de quelques films (dont Monsieur
Ripois réalisé par René Clément
avec Gérard Philipe).
Il entre au Collège de ’Pataphysique
en 1950, comme Satrape, et est élu à l'Académie
Goncourt en 1951.
En 1959 fut publié Zazie dans le Métro,
roman qui révéla enfin Queneau au grand
public. Louis Malle en tirera un film un an plus tard.
Amoureux de sciences (entré à la Société mathématique
de France en 1948), Raymond Queneau eut toujours souci
d'appliquer des règles arithmétiques à la
construction de ses œuvres. À l'occasion
d'un colloque, (Décade de Cerisy), il fonda
en 1960, avec François Le Lionnais, un groupe
de recherche littéraire et scientifique qui
deviendra l'Oulipo (Ouvroir de Littérature
Potentielle) et donnera naissance à de nombreux
autres Ou-X-Po (Oupeinpo, Outrapo, Oubapo, etc.).
Raymond Queneau est mort le 25 octobre 1976.
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Résumé:
Zazie dans le métro
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