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Fiction
autobiographique
Contrairement à la vie de Charles d'Orléans qui est assez bien
connue, du fait de l'appartenance du prince aux milieux dirigeants de son époque,
l'existence de François Villon reste très obscure. Au point que
l'on a pu se demander, comme c'est souvent le cas pour les écrivains géniaux
dont on ne sait rien, s'il avait réellement existé, s'il y avait
eu un seul François Villon à qui on puisse attribuer tous les poèmes
rassemblés sous ce nom, et, de surcroît, toutes les aventures et
mésaventures dont ces poèmes semblent faire le récit.
Car en ce qui concerne Villon on
se heurte au même
problème qu'en ce qui concerne Rutebeuf : devant
la disette de renseignements biographiques historiquement
vérifiables, on fait confiance aux textes,
en omettant de se souvenir que l'"autobiographie",
même par allusions, est un genre fort peu usité au
Moyen Age. En outre, les indications fournies par
Villon dans ses poèmes sont en général
obscures, allusives, et ne permettent guère
de se faire une idée précise des événements
auxquels elles se réfèrent. François
de Montcorbier, François des Loges et François
Villon sont-ils une seule et même personne ?
C'est probable, mais cela ne permet pas de tirer des
conclusions très précises sur la vie
du poète.
Rixes
et exils
Plus ou moins arbitrairement, on pense qu'il
est né aux alentours de 1431, et qu'il
a été reçu bachelier en
1449. Dans les quinze années qui suivent,
il participe à toutes les bagarres estudiantines
qui ont lieu dans le cadre de l'Université de
Paris, et se trouve condamné à plusieurs
reprises pour des délits d'une gravité variable,
allant jusqu'au meurtre d'un prêtre au
cours d'une rixe. Il lui arrive d'être
exilé, ou bien de quitter Paris de son
plein gré, jugeant sans doute la capitale
trop "chaude" pour lui. Au cours
de l'un de ces voyages, il passe par Blois,
où il est accueilli à la cour
du duc Charles d'Orléans. C'est à ce
moment qu'il participe au "Concours de
Blois", ou qu'il écrit quelques
pièces en l'honneur de Marie d'Orléans,
fille à peine née du duc.
Ses deux œuvres principales, le Lais et le Testament, correspondent peut-être à ces
départs momentanés loin de la scène publique. On affirme
aussi que la pièce la plus célèbre de Villon, celle que
l'on appelle la Ballade des Pendus, a été écrite alors que
le poète condamné à mort s'attendait à être
pendu, à moins que son appel ne fût accepté. Il le fut, finalement,
mais Villon se vit condamner à dix ans d'exil hors de Paris. Et en 1463,
en exécution de la sentence, il disparaît, sans qu'aucun document
ultérieur fasse mention de lui.
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