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Un
jeune "fou"
1821 : Gustave Flaubert naît à Rouen. Son père, chirurgien
en chef à l'Hôtel-Dieu, est un homme travailleur et intelligent,
d'opinions voltairiennes puis positivistes, mais autoritaire et ambitieux ; sa
mère, déiste et morose, sera pour Flaubert, après la mort
de son père (1846), un appui et un refuge. Il passe une enfance assez
malheureuse dans l'atmosphère glacée de l'hôpital ; délaissé par
rapport à son frère aîné, porteur de tous les espoirs
de la famille, il se sent lui-même passif, instable, différent,
et se réfugie à la fois dans la littérature et dans la dérision.
1836 : à Trouville, il rencontre Elisa Schlésinger,
femme d'un éditeur de musique : il se prend
pour cette femme plus âgée que lui d'une
passion brûlante qui sera le secret de sa vie
(sa "chambre royale"), et la source de nombreux
romans (notamment l'Education sentimentale). Poursuivant
ses études, il s'intéresse à la
philosophie, aux langues anciennes. Après un
voyage dans les Pyrénées, il s'installe à Paris,
en principe pour étudier le droit ; mais il
fréquente surtout les milieux artistiques.
Le solitaire de Croisset
1844 : une première crise nerveuse
l'oblige à renoncer à ses études.
Il s'établit alors dans la propriété familiale
de Croisset, au bord de la Seine, où il
mènera désormais une existence
de "solitaire", interrompue parfois
par de longs séjours à Paris
(notamment en 1846, où il rencontre
Louise Colet, qui sera sa "Muse" et
sa confidente épistolaire ; et en 1848,
où il assistera aux journées
révolutionnaires), et par des voyages
(dans l'Ouest de la France, et surtout en Orient,
de 1849 à 1851).
Dès lors, sa vie se confond avec la rédaction, lente et pénible,
de ses œuvres. La publication en 1857 de Madame Bovary lui vaut, comme à Baudelaire,
un procès retentissant pour "immoralité", dont il sort
triomphalement acquitté, et qui lui assure dans les milieux littéraires
une position de premier plan (amitié avec George Sand).
Un romancier à succès
Le succès, cette fois indiscutable,
malgré les critiques de Sainte-Beuve,
de Salammbô (1862) lui ouvre les portes
des salons officiels du Second Empire. Mais
l'Education sentimentale (1869) est un échec.
A cette déception s'ajoutent de nombreuses épreuves
: nouveaux accès de maladie, perte de
ses meilleurs amis et de sa mère, bouleversements
provoqués par la guerre de 1870, difficultés
financières. La vénération
dont il est l'objet de la part des écrivains
de la nouvelle génération (notamment
Maupassant) ne compense pas l'amertume qui
assombrit ses dernières années,
face à la maladie, à une situation
financière désastreuse, et à l'épuisement
que lui causent ses recherches incessantes.
En 1880, il meurt d'une hémorragie cérébrale.
Bibliographie
1836 Rage et impuissance
1838 Mémoires d'un fou, publiés en 1900
1839 Smarh
1842 Novembre
1843-1845 Rédaction de la première Education sentimentale
1847 Par les champs et par les grèves (récits de voyages)
1848-1849 Rédaction de la Tentation de saint Antoine
1857 Madame Bovary
1862 Salammbô
1869 L'Education sentimentale
1872 Achèvement de la Tentation de saint Antoine
1874-1880 Rédaction de Bouvard et Pécuchet (inachevé)
1877 Trois Contes
1911 Dictionnaire des idées reçues (édition posthume)
Liens connexes
Résumé:
Madame Bovary
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