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Né à Paris, le 21 novembre 1694.Dès l'âge
de 19 ans, il fut emprisonné pendant treize mois pour des vers
qu'il n'avait pas faits ; présenté à Ninon de Lenclos,
qui lui légua une somme de deux mille livres pour sa bibliothèque,
et aux autres habitués du Temple, il débuta sous leurs
auspices. En 1720, il subit un court exil, et, à la suite d'une
querelle avec le chevalier de Rohan, il fut encore mis à la Bastille
en 1726. À trente-cinq ans, il jouissait déjà d'un
prestige considérable et dominait toute son époque, mais
il s'était créé de très nombreux ennemis.
Il fut plusieurs fois obligé de fuir Paris et de se cacher ;
en 1735, il se réfugia en Champagne chez Mme du Châtelet,
qui fut son amie pendant vingt ans et qui exerça sur lui une
grande influence. Voltaire rechercha passionnément d'être
reçu à l'Académie ; outre la satisfaction que pouvait
y trouver "cet enfant amoureux de la célébrité" comme
dit Sainte-Beuve, il pensait qu'elle serait un lieu plus difficilement
accessible à ses adversaires. Le parti religieux, soutenu par
le roi, lui fit une opposition ardente, lui préférant
Marivaux, l'abbé de Luynes ; il s'était assuré la
protection de la duchesse de Châteauroux, qui fut insuffisante.
Avec celle de Mme de Pompadour, il fut plus heureux ; admis à la
cour comme historiographe de France, et gentilhomme ordinaire de la
chambre, il multiplia les démarches auprès de ses ennemis,
de Boyer, de Languet de Gergy, de Maurepas, leur donnant des gages de
son orthodoxie en matière religieuse, désavouant les Lettres
philosophiques qu'on lui reprochait et qui, à leur apparition,
avaient eu un grand retentissement, puis avaient été condamnées
et brûlées par ordre du parlement. Il fut enfin élu à l'unanimité le
2 mai 1746 en remplacement de Jean Bouhier et reçu par son ancien
maître l'abbé d'Olivet le 9 mai suivant. Son discours fut
uniquement littéraire et il n'y fit aucune allusion aux questions
qui auraient pu soulever des protestations ; il avait pris pour sujet
: Des effets de la Poésie sur le génie des langues. L'Académie
ne lui assura pas la sécurité qu'il avait espéré y
trouver ; il voyagea en Angleterre, en Lorraine, en Prusse, en Allemagne
; il fit un séjour prolongé à la cour de Berlin
en 1750 où il fut le commensal de Frédéric II qui
lui fit une pension de 20 000 livres ; les soupers du roi et du philosophe
sont célèbres. Il se retira ensuite dans un exil volontaire à Ferney
en 1758, où il resta vingt ans. Quoique éloigné de
l'Académie, il ne cessa pas de s'en occuper dans la correspondance
qu'il entretenait avec tous les philosophes et les littérateurs
de son temps ; son influence se fit sentir, avec des alternatives de
réussite et d'échecs, en faveur de Duclos, Marmontel,
La Harpe, Condorcet, Diderot, Turgot et contre le président de
Brosses qu'il empêcha d'être académicien. Il eut
des querelles avec J.-B. Rousseau, Crébillon, Lefranc de Pompignan,
Palissot ; il les combattit avec violence ; il eut aussi à se
défendre contre les attaques de Roy, Desfontaines, Piron, Fréron.
La querelle qu'il eut à Berlin, avec Maupertuis avait été la
cause de sa rupture avec Frédéric. Ce dernier pourtant
souscrivit à la statue que les habitués du salon Necker
avaient décidé d'élever à Voltaire de son
vivant.Voltaire, avant de se retirer à Ferney, avait fréquenté les
cafés littéraires et les salons philosophiques ; il avait été un
familier de la cour de Sceaux, faisait partie d'une foule d'académies
et de sociétés savantes, appartenait notamment aux académies
de Lyon, Marseille et Dijon, Pétersbourg, Londres, Bologne, della
Crusca, etc.En 1778, il voulut revoir Paris ; dès qu'il arriva
l'Académie le fit complimenter par le prince de Beauvau accompagné de
deux autres académiciens ; il reçut des visites des académiciens,
des gens de lettres, des comédiens, des ministres, de Franklin
; la sixième représentation d'Irène à laquelle
il assista fut une apothéose sans précédent et
sans autre exemple. Il se rendit plusieurs fois à l'Académie
où il fut reçu comme un souverain ; il proposa à la
Compagnie un nouveau plan du Dictionnaire.L'œuvre de Voltaire est
considérable, il aborda tous les genres de littérature
: poète, il écrivit la Henriade, la Pucelle, très
discutée, les Contes en vers ; auteur tragique, il fit jouer
Eryphile en 1732 depuis la représentation de laquelle les Académiciens
ont leurs entrées à la Comédie française, Œdipe,
Zaïre, Alzire, Brutus, Mahomet, Mérope, Sémiramis,
Tancrède, etc. ; historien, le Siècle de Louis XIV et
l'Histoire de Charles XII sont ses chefs-d'œuvre ; ses romans les
meilleurs sont Zadig et Candide ; il écrivit de nombreux ouvrages
philosophiques, des mémoires ou plaidoyers en faveur de Calas,
Sirven et autres victimes de l'absolutisme et de l'intolérance.
Il fit connaître en France Shakespeare et le théâtre
anglais. Voltaire devint très riche et fut le roi littéraire
du XVIIIe siècle, qui porte son nom.À sa mort, l'archevêque
de Paris lui refusa la sépulture catholique, il fut enterré à l'Abbaye
de Scellières ; ses restes furent transportés au Panthéon
lorsque l'Assemblée nationale désaffecta l'église
Sainte-Geneviève par son décret du 8 mai 1791. Après
la mort de Voltaire, l'Académie tint une séance solennelle
en son honneur et donna pour l'année suivante son éloge
comme sujet du concours d'éloquence. Condorcet, l'abbé Maynard,
Mazure, ont écrit
la Vie de Voltaire. Mort le 30 mai 1778.
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Résumé:
Candide
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